Le Type rêveur, ou l'action Invisible

 

Auteur : Aurélien DAUDET

 

Parmi les six Types de personnalité décrits par la Process Communication, le Type Rêveur est souvent difficile à comprendre. Sa question existentielle, « suis-je voulu ? », est parfois confondue avec celle du Type Empathique, « suis-je aimable ? ». C’est aussi la question existentielle qui est la plus difficile à connecter avec le besoin psychologique (celui de solitude en l’occurrence)1. Seulement 10 % des personnes ayant rempli leur IDP sont de Base Rêveur, et les points forts de ce Type (calme, imaginatif, réfléchi) le mettent rarement « sur le devant de la scène » dans les groupes ou les entreprises. Ce d’autant plus que le Type Rêveur est aussi un des deux candidats à une séquence de stress « -/+ » (au second degré), avec dans son cas une manifestation très peu « expressive » (« Sois fort enfant » avec très peu ou pas d’expressions non-verbales au 1er degré, puis attente passive et isolement au second degré).

 

Difficile à aborder, le Type Rêveur est parfois franchement paradoxal. C’est le seul à avoir un mode de communication « asymétrique » (Canal Informatif-Interrogatif en émission / Canal Directif en réception). Et sa Perception 2, si elle fait partie des zones de Perception « action » 3 (avec « l’action » du Type Promoteur et « l’action/réaction » du Type Rebelle), est décrite par Taibi Kahler comme étant celle de l’« Inaction (reflection) ». Ce Type est « motivé à l’action par les gens et par les choses. » 4.

 

Le fondateur de la Process Communication détaille un peu plus loin : leur « Perception principale est axée sur l’Inaction et les directives. La manière qu’ils ont de percevoir le monde est de réfléchir à ce qui est en train de se dérouler. Pour eux priment la vie privée et un espace pour soi. L’imagination est leur point de référence. » 5  Ou bien encore : le Type Rêveur filtre avec les Inactions, « le secret du succès est d’être réfléchi, de ne pas s’exciter pour rien. C’est important de prendre un moment seul tous les jours, pour faire de l’introspection et prendre du recul. » 6

 

Dans l’action sans tout à fait y être, dans une sorte d’« imagin’action », le Type Rêveur est finalement décrit comme étant « dans l’exploration d’hypothèses ». Les personnes de Base Rêveur « se projettent en train de faire et ‘vivent’ dans leur tête ce qu’ils imaginent. Ils ne ressentent pas forcément le besoin de le mettre en œuvre » 7. Ou bien encore : « Nous parlons pour les Rêveurs de la Zone de Perception Imagin’Action : le Type Rêveur imagine l’action… au point qu’il n’a plus besoin de passer aux actes ! » 8.

 

Du coup, le Type Rêveur affiche certes trois points forts (calme, imaginatif et réfléchi), il est doué « d’une intense vie intérieure » 9  et d’un rapport privilégié à l’image, et il est souvent valorisé comme « capable de prendre du recul », créatif par « une grande capacité d’introspection et de réflexion » 10. Mais force est de constater qu’il est aussi souvent décrit « en creux », pour ne pas dire en négatif : des mots tels que « l’absence », le « retrait » sont souvent utilisés, le besoin psychologique essentiel est celui de la « solitude » - qu’il faudrait sans doute mieux décrire comme « du temps et de l’espace pour soi-même » 11   - et la frontière entre le versant positif (Inaction - « imagin’action ») et le deuxième degré de stress (Attente passive) est parfois difficile à établir…

 

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